COSTUME NATIONAL DE FEMME DE LA RÉGION DE RUCAVA

Le costume national de la région de Rucava est un des plus caractéristiques et des plus somptueux costumes nationaux lettons. Dans cette région on portait des «sagšas» blanches — châles où de larges bandes d'ornements étaient brodées le long du bord inférieur. Les extrémités avaient les mêmes broderies en bandes plus étroites. Ces ornements étaient exécutés en fils rouge-orangé, bleus, verts et jaunes. Les bandes ornementées des bords se terminaient par de petites franges multicolores.

On portait par-dessus la «sagša» une «villaine» à carreaux, appelée «mārģene» et encore par-dessus celle-ci une plus légère la «snātene» en toile de lin à damas. Tous ces trois châles se passaient ensemble sous l'aisselle gauche et venaient se rejoindre sur le bras droit au-dessus du coude, où ils se fixaient par un monceau de broches, c'est-à-dire plusieurs broches à «bulles» «burbuļsaktas» de grandeur décroissante.

Les blousons étaient richement brodés avec de la laine rouge au point la croix. D'autres avaient des broderies au plumetis, exécutées en fil blanchi ou écru. Les épaules étaient ornées de jolies broderies formant des branchages. Le col rabattu et le bord des manches étaient également brodés et resserrés en fines fronces par un lacet tissé en plusieurs teintes. Un crochet «kniepķēns» d'ambre retenait au cou les blousons.

Les jupes étaient en tissu de laine bleu ou vert. Le bord inférieur, se retournant en revers, était d'un tissu rouge, agrémenté de rubans en lamé argent.

Le corsage «ņieburs», du même tissu que les jupes, dépassait légèrement la taille et formait des fronces sur les côtés. Le devant était orné de rubans en lamé or et argent et d'un liséré en laine rouge.

Les jeunes filles se paraient la tête de «kaspine», c'était un ruban de soie rouge à fleurs ou à ornements brodés. Pour s'en coiffer, il fallait fixer les deux tresses de sheveux sur les tempes en formant deux cornes, afin d'obtenir le bord supérieur des «kaspine» plus large que le bord inférieur.

Les femmes mariées portaient le «nāmats» — sorte d'écharpe en toile blanche à damas; elles s'en couvraient la tête, ne laissant à découvert que le visage.

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